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LE GÉANT EGOÏSTE

Clio BARNARD

Royaume-Uni / 2013 / fiction / 91 minutes / DCP / 1.85 / VOSTF

Prix label Europa Cinemas à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes 2013, Meilleur film au Festival international des jeunes réalisateurs de Saint-Jean-de-Luz, Sélection officielle au Festival du film britannique de Dinard. Exclus de l’école, Arbor, 13 ans, et Swifty, son meilleur ami, font la rencontre de Kitten, un ferrailleur. Ils commencent à travailler pour lui, collectant toutes sortes de métaux usagés. Kitten organise de temps à autre des courses de chevaux clandestines. Swifty éprouve une grande tendresse pour les chevaux et a un véritable don pour les diriger, ce qui n’échappe pas au ferrailleur. Arbor se dispute les faveurs de Kitten, en lui rapportant toujours plus de métaux, au risque de se mettre en danger.

Scénario Clio Barnard / Image Mike Eley / Son Tim Barker / Montage Nick Fenton / Interprétation Conner Chapman, Shaun Thomas, Sean Gilder, Siobhan Finneran, Steve Evets, Rebecca Manley / Production Moonspun Films / Distribution Pyramide Films.

Filmographie : LAMBETH MARSH (2000, cm), FLOOD (2003, cm), THE ARBOR (2010).

On ne peut pas dire que le prolétariat anglais soit une complète inconnue pour les amateurs de cinéma nourris aux films de Ken Loach, Stephen Frears ou Alan Clarke. Cette longue et abondante lignée, loin de ternir l’éclat du premier long métrage de fiction de Clio Barnard, en souligne presque mieux la pertinence et le charme. […] Rapide, souvent drôle, le film n’en rajoute jamais sur le misérabilisme, extirpant même à coups de plans à grosse dominante de gris la beauté glacée d’un monde en miettes. Car, même là — surtout là —, une forme de lyrisme incongru parvient à se faufiler, jouant à cache-cache avec le pathos que le film esquive en permanence. Il y a beaucoup de Dickens dans le film de Clio Barnard, depuis la drôlerie grinçante des ados effrontés jusqu’à la tristesse abyssale du décor en passant par le constat de la brutalité des rapports sociaux des pauvres vis-à-vis des plus pauvres qu’eux. A cet égard, le ferrailleur fort en gueule et avare jusqu’à la moelle des os campe un Scrooge contemporain convaincant. Au passage, Clio Barnard n’a évidemment pas oublié l’essentiel : rappeler que ces enfants, au charme éclaboussant l’écran de leur insouciance effrontée, sont déjà condamnés à ne jamais s’en sortir.
Bruno Icher, Libération, mai 2013

Vendredi 13 décembre, 16h, Cinémobile

 

 

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