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L’engagement public qui est le nôtre

L’action de Ciclic c’est le travail d’un service public culturel régional. Nous remercions tous les partenaires, amis, soutiens et aussi publics qui réagissent à l’annonce de l’arrêt du Festival du film de Vendôme. Si nous comprenons la tristesse de la plupart d’entre vous, nous préférons ne pas réagir. En effet il ne nous semble pas possible de répondre à chacun des propos tenus sur les réseaux sociaux, souvent touchants mais comme trop souvent parfois aussi excessifs.

Nous souhaitons simplement rappeler l’engagement public qui est le nôtre, engagement qui est renforcé dans toutes les missions de l’agence.

Ralentir le regard et développer l’esprit critique face au flux d’images, favoriser la création libre et la rencontre des œuvres avec le public le plus large constituent le moteur des missions remplies par notre agence et toute notre équipe. Face aux nouveaux usages culturels et dans un monde en perte de sens et de repères symboliques, nous considérons que nous ne pouvons rester immobiles. Renouveler nos pratiques est un pari, une exigence, une nécessité ; cette transformation ne doit pour autant pas se faire sans penser, sans mettre en perspective, sans prendre le temps et aussi parfois prendre des décisions délicates mais responsables.

Le renforcement des actions d’éducation à l’image tout au long de l’année, la mise en oeuvre prochaine d’une action dédiée à la découverte de la littérature contemporaine, une nouvelle politique des auteurs, le lancement d’une université populaire de l’image, un nouveau Cinémobile…, la liste est loin d’être exhaustive et elle témoigne d’un renforcement et non d’un renoncement depuis trois ans, dans une période pourtant difficile. Nous aimions le festival mais les financements publics fragilisés des partenaires locaux ne rendaient plus son maintien possible durablement. Ces derniers auraient reposé quasi exclusivement sur le financement régional et le soutien du CNC.

Élaborer une politique culturelle et artistique en 2015 ne consiste pas à préserver ou à conserver à tout prix, cela passe aussi par des choix, des déplacements, des remises en perspective. Ces choix ne sont pas faciles, ils encourent le risque de la confusion, du raccourci simpliste, de l’amalgame ou de la surenchère et par les temps qui courent notre travail nous apparaît alors d’autant plus fondamental.

Nous assumons le fait qu’un laboratoire de création à l’année, et son lieu d’action culturelle et de diffusion, puisse se substituer plus fortement et poursuivre autrement l’action du festival. Ce lieu que nous créons aujourd’hui à Vendôme pour y travailler au quotidien est le fruit de l’aventure du festival, lieu de recherche et de plaisir pour l’ensemble de notre équipe. Cet esprit-là, quoiqu’en disent certains, réagissant sans doute sur le vif, n’est pas prêt de s’éteindre.

Bien au contraire.

Olivier Meneux, directeur de Ciclic.

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